GALERIE RX

PARIS GALLERY WEEKEND | HERMANN NITSCH

Art Brussels | Solo show

The Shape of Colour, nouvel accrochage – Hermann Nitsch

La Galerie RX présente un tout nouvel accrochage de l’exposition The Shape of Colour de Hermann Nitsch, initialement prévu pour Art Brussels 2020. Principalement connu pour ses peintures rouges et noires - synonymes de la vie - Hermann Nitsch se distingue également en tant que coloriste hors pair. Seront présentées ses dernières peintures colorées, datant de 2019 qui montrent précisément la rare juxtaposition et la variété des couleurs. 

 

Commissaire : Denise Wendel-Poray

Pour cette seconde exposition de l’actionniste viennois Hermann Nitsch à la Galerie RX, une sélection de peintures colorées et de « dessins informels », réalisés depuis le début du XXIe siècle, seront présentés.    

Dernier actionniste en activité, ses peintures, axées cette fois-ci sur la couleur, sont les témoins d’une œuvre picturale aux horizons multiples. Son art total et holiste (théâtre, opéra, peinture, dessin…) dessine les contours d’une création plurielle et avant-gardiste. Depuis sa toute première exposition personnelle en 1960, Hermann Nitsch n’a cessé d’explorer les possibilités du langage pictural, s’affranchissant des frontières traditionnelles de l’art.             

La création de son Théâtre des Orgies et des Mystères en 1957 a œuvré à une mise en récit de sa propre réalité. En mettant le monde au service d’un processus cathartique qu’il compare lui-même à une « fête de la purification et de l’abréaction », Hermann Nitsch nous plonge dans un univers sacré, ensanglanté, coloré, fait de fascination pour la psychanalyse, les mythes antiques et la libération de l’individu.

La présente exposition sera le témoin d’un univers fait de douceur et de légèreté, rompant avec les contours de la violence symbolique habituellement présente dans sa peinture. L’utilisation d’un vocabulaire chromatique multiple renforce l’idée d’une relation picturale au sacré et aux formes qui l’entourent, dont les jaunes évoquent une image de la lumière spirituelle, les oranges la libération du christ ; Les verts et les rouges sont employés comme des métaphores de formes organiques. Hermann Nitsch dira de son œuvre que la couleur en est sa « préoccupation principale », cette dernière étant définie comme la sensation « glorieuse », « rayonnante » et « riante » de l’existence.

Et tel un manifeste de l’innocence enfantine de l’art, un ensemble de 200 dessins de petits formats, non figuratifs, seront présentés. Ses « gribouillages » comme il les nomme, peuvent tantôt évoquer des relevés sismiques, tantôt la candeur d’un enfant qui cherche à laisser ses traces. Au détour de gestes délibérément primitifs, nous assistons à l’éclosion d’un processus de destruction / création.

Cette sélection est un subtil témoin d’une œuvre d’action et en action, intemporelle et active, évoquant un vaste territoire d’exploration picturale. Sa radicalité, aussi construite que réfléchie, nous renvoie à un axiome prônant le corps comme un outil artistique premier. Dès lors, l’art d’Hermann Nitsch et des actionnistes doit être saisis comme un des « quatre moments emblématiques »* de l’art contemporain, dont la dimension révolutionnaire s’inscrit dans une poétique des réalités corporelles, et en font un manifeste intemporel qui s’affranchit des frontières traditionnelles de l’art. L’usage du corps dans son œuvre devient un médium par excellence, celui capable d’éveiller les réalités du langage de l’artiste ; Le corps comme libération de soi, des peurs et autres angoisses inconscientes. La dimension créatrice du corps favorise l’accès aux sens. Le corps ne doit ainsi plus être envisagé comme un modèle mais comme un outil de création, plaçant la réalité au cœur du travail artistique. Se dessine alors un art de la contingence, dont la dimension inattendue en fait sa force et son originalité.

Cette exposition s’accompagne de l’entrée dans les collections du Centre Pompidou de deux « Films », l’un de 1965, l’autre de 1988, relatant deux actions. S’ajoute à cela l’acquisition par la Tretjakow Gallery, d’une de ses peintures.