Galerie RX

Dan Voinea | Step-Nature

Slag Gallery New-York

Step-Nature

Slag Gallery, à l'invitation de la Galerie RX, a le plaisir de présenter Step-Nature, un nouvel ensemble d'oeuvres de Dan Voinea.

 

"Tout système social est plus ou moins contre nature, et à chaque instant la nature est à l'œuvre pour réclamer ses droits", a déclaré Paul Valery.

 

La conscience elle-même nous rend double, produisant une nature secondaire. Nous vivons captifs dans sa puissance, en tant que sujets aux dimensions dictées par ses vues. L'évolution des idées et surtout des moyens de modéliser l'environnement ont fait de la réalité le produit de la création, de l'invention, de la manipulation et de l'interprétation. Nos environnements sont maintenant des serres, des réserves, certaines favorables, d'autres défavorables à une vie naturelle pure, des climats s'aliénant à des degrés divers la condition primordiale des éléments humains, animaux ou végétaux. L'environnement conçu par l'homme devient un prisonnier, une contre-nature. La ville, avec ses multiples dimensions, produit la captivité, les dépendances malades, l'impuissance. Toute une industrie d'angoisse et d'aliénation est consacrée à la vie métropolitaine.

 

Dan Voinea dans «Step-Nature» propose une méditation sur l'aliénation et la fracture entre la nature, intuitivement attribuée à l'être humain et biologique, et la nature fabriquée, celle qui est le sous-produit de la conscience et de l'adaptation à un artificiel environnement, qui est maquillé, fabriqué par les moyens du raisonnement. L'environnement urbain moderne demande à toutes les espèces de cohabiter dans une nature modifiée, un concept réifié de la nature, dans des espaces conçus contre-nature, sur-naturels ou contre-naturels. Le babouin qui découvre son pair au-delà des barres de fer habite dans un espace libre mais impropre et le captif dans un climat qui invoque la jungle. Ce pourrait être la parabole de la confrontation entre l'être naturel et l'alter-soi en captivité.

 

Le célèbre livre d'Italo Calvino "Invisible Cities" parle de la connexion organique entre l'individu et l'environnement, des forces subtiles qui transplantent la ville dans les corps et les esprits, et sur les adhérences fibreuses créées entre les espaces et les temps extérieurs et intérieurs. Dans l'univers urbain, l'homme, la plante, l'animal sont comme des engrenages dans le système, ils sont stockés dans les membranes de l'environnement, ils deviennent la ville, ils sont contrôlés et maîtrisés par la ville: "Un paysage invisible conditionne le visible, "dit Calvino. Ensuite, le visible est traité et redevenu invisible.

 

L'adaptation à un environnement inapproprié modifie la nature primitive: elle agit comme un virus. Sous l'influence du monde extérieur, l'identité naturelle de l'homme et de l'animal se modifie. Le virus produit du bruit, de l'agitation et du chaos. L'être vivant est englouti par la ville et affecté par ses rythmes et ses lois, ses formes et ses matériaux, et, d'une manière ou d'une autre, perd son autonomie et cette sorte d'altération s'accompagne d'une altération de la liberté.