« Au centre des projets de Pascal Convert en Afghanistan ou en Arménie se pose la question de la destruction d’œuvres du patrimoine mondial, et leur place dans la mémoire collective.
[…] Pascal Convert, secondé par la société Iconem, a réalisé des empreintes de khatchkars dans des monastères arméniens majeurs, en particulier ceux de Geghard, Haghpat et Sanahin. »
Extraits du texte « Arménie, les temps du sacré » de Pascal Convert.
Inauguration le 5 mars 2024, de 18h à 19h dans la cour d’honneur de la Fondation Bullukian.
Entre 2002 et 2006, les autorités azerbaïdjanaises ont détruit les trois mille khatchkars du cimetière chrétien arménien de Djoulfa. Les khatchkars, pierres dressées à croix réalisées entre le XIIe et le XVIIIe siècle avaient des fonctions votives, apotropaïques ou commémoratives.
Ne pouvant se rendre à Djoulfa, situé en zone de conflit armé, Pascal Convert, secondé par la société Iconem, a réalisé des empreintes de khatchkars dans des monastères arméniens majeurs, en particulier ceux de Geghard, Haghpat et Sanahin.
Poursuivant sa réflexion sur la temporalité de l’image dans des sites marqués par une présence spirituelle, Pascal Convert a mis en œuvre lors de son séjour une hybridation des techniques de relevé, des plus primitives – empreinte, photographie à la chambre – aux plus technologiquement avancées – comme la photogrammétrie.
La présence temporaire de bâches microperforées sur la totalité des murs de la cour d’honneur de la Fondation Bullukian, 26 place Bellecour à Lyon, a permis à l’artiste d’imaginer une installation immersive.
Il a choisi d’utiliser un ensemble de khatchkars se trouvant, inaccessibles, à flanc de montagne, sur le site du monastère de Geghard (Patrimoine mondial Unesco). Grâce à la technique de la photogrammétrie, des images en haute définition reproduisant cet ensemble de khatchkars seront imprimées sur ces bâches et installées sur toute la hauteur de l’échafaudage (11 m de haut).
Au moment où la Panthéonisation de Missak Manouchian, et finalement de ses camarades de « l’Affiche Rouge », nous rappelle l’apport des résistants étrangers dans la libération de la France, pour quelques mois la place Bellecour accueillera une part du patrimoine arménien, rappelant sa richesse mais aussi sa fragilité au moment où s’installe une paix précaire entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.