Galerie RX, Paris

El Anatsui

Part I, 2013 - 2022

Après avoir œuvré pour la diffusion de son travail au sein d’institutions prestigieuses, la Galerie RX présente aujourd’hui la toute première exposition personnelle d’El Anatsui. En collaboration avec Benefit Print Project (New York), l’expression artistique de l’artiste est ici mise en valeur par l’utilisation d’impressions singulières témoignant d’une volonté de création nouvelle. L’objectif de Part I | 2013-2022 est alors de présenter le fruit de cette association unique, à la fois novatrice et révélatrice pour un artiste reconnu sur tous les continents.

El Anatsui
Né en 1944 au Ghana, El Anatsui s’inspire de sa culture pour utiliser et retravailler des matériaux recyclés, des restes d’objets de la vie quotidienne. Loin de la noblesse du marbre, ou encore de la céramique, El Anatsui utilise des capsules de bouteilles qu’il broie et déforme de plusieurs manières, de l’aluminium et généralement des fils de cuivre pour fixer l’ensemble. Les grandes tentures créées jouent avec les volumes, tant pour les œuvres murales que celles installées au sol, bien qu’il aime laisser libre cours à l’installation de ses œuvres. Sa démarche n’est cependant ni écologique ni morale : ce qu’il souhaite, c’est user et abuser du matériau au maximum, le pousser dans ses retranchements pour en tirer le meilleur. Les capsules et fils de cuivre adoptent alors l’allure d’une toile aussi brillante que l’or. L’idée d’utiliser des capsules comme matière première de ses créations date de 1998. Il va depuis travailler ces objets du quotidien sans pour autant effacer leur origine : « Je laisse le matériau me guider. S’il ne dit rien, alors c’est qu’il n’est peut-être pas fait pour dire quelque chose. »[1]. Il s’agit d’un procédé qui prend du temps et El Anatsui n’est jamais réellement certain du rendu de la tenture avant que celle-ci ne soit accrochée. Afin de l’aider au mieux à la réalisation de ces sculptures parfois monumentales, El Anatsui travaille avec de nombreux assistants dans son atelier. Tout débute au sol. Mais afin de les guider au mieux, il n’est pas rare qu’il prenne de la hauteur, lui permettant d’ajuster la disposition des capsules.

Repérer à la Biennale de Venise de 2007, de nombreux musées et institutions vont commencer à s’intéresser à lui. Lors de la Biennale de 2015, il reçoit le Lion d’Or, consécration pour l’ensemble de sa carrière. Présent dans les collections du Centre Pompidou (Paris), du Guggenheim Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis), du Tate Modern et British Museum (Londres), ou bien au Metropolitan Museum of Art (NY, Etats-Unis) pour ne citer qu’elles, El Anatsui se classe comme l’artiste contemporain issu du continent africain le plus réputé à ce jour. De plus, en l’espace de vingt ans, les prix de ses œuvres ont été multipliés par 10 voire 20. En 2006, déjà, Sotheby’s vendait une de ses sculptures a plus de 1,4 millions de dollars.

Benefit Print Project | Une collaboration 
Depuis 2010, Benefit Print Project travaille et collabore avec des artistes et institutions en Asie, en Amérique du Nord et Afrique. Leur objectif est de trouver un support nouveau pour les artistes tout en préservant leur vision artistique. Ils ont notamment aidé Olafur Eliasson David LaChapelle, Lynda Benglis, ou Vik Muñiz à produire différemment leurs travaux.

En 2013, la collaboration exceptionnelle entre El Anatsui et Benefit Print Project débute. L’objectif est de présenter le travail d’El Anatsui via un nouveau médium : l’impression. Ses tentures, imposantes et poussant parfois le spectateur à lever la tête, adoptent alors un format nouveau et beaucoup plus intime. Cependant, il ne s’agit pas là de simples impressions. Chaque édition est retravaillée par l’artiste, et possède donc sa propre unicité. El Anatsui va dans un premier temps créer des sculptures uniques destinées à l’impression. Ensuite, dans un second temps, l’impression réalisée lui sert de nouveau support de création. Collage, découpage à la main, fixation à l’aide de fils de cuivre : son processus de création est identique, seul le support change. Les volumes ne sont pas oubliés non plus malgré la planéité que peut offrir une feuille. L’assemblage d’aluminium imprimé va lui permettre de créer le volume souhaité. Checked Key de 2021 illustre ce nouveau mode de production en proposant un travail de restructuration de l’impression, passant par un découpage ainsi qu’un assemblage d’aluminium maintenu par des fils de cuivre.

Biographie
El Anatsui est un artiste né en 1944 au Ghana. Il étudie les beaux-arts à l'université des sciences et technologies Kwame Nkrumah à Kumasi, dont il est diplômé en 1969. Il vit et travaille à Nsukka, Nigeria.
Son travail est rentré dans de grandes institutions culturelles telles que le Brooklyn Museum, New York, Etats-Unis ; Denver Art Museum, Colorado, Etats-Unis ; Tate Modern, Londres, Royaume-Uni ; The British Museum, Londres, Royaume-Uni ; The Museum of Modern Art, New York, Etats-Unis ; Asele Institute, Nimo, Nigeria.

 


[1] Lucas, Julian, “How El Anatsui Broke the Seal on Contemporary Art”, in The New Yorker, 11 Janvier 2021

URL : https://www.newyorker.com/magazine/2021/01/18/how-el-anatsui-broke-the-seal-on-contemporary-art