Tout ici sent la trouvaille : des éléments structurants des œuvres de Julio Villani au titre de l’exposition, extrait d’un livre de João Cabral de Mello Neto, dont l’œuvre réitère sans cesse la poésie qui réside en toute chose, y compris (et surtout) dans les rebuts de moindre valeur.
Le lien avec Lina Bi Bardi est ici évident – elle qui décrit ainsi les origines de sa collection : « Depuis toute petite je collectionnais des choses : cailloux, coquillages des rochers des Abruzzes, fils de fer, petites vis. Puis une chose énorme est apparue, un poulet (plat spécial du dimanche). Dans son estomac se trouvait une collection de verres et de pierres roulées par l’eau : vertes, roses, noires, marrons, blanches. Maman me les a offertes, c’était le début de ma collection… »
Musée de tout n’est ainsi pas seulement l’affirmation d’une veine créatrice, mais aussi un hommage à celle qui a su faire de tout, matière de musée.
Saisir les petits riens de la vie comme occasion et matière d’art est l’un des liens entre la série almost readymade de Villani et l’univers de Lina. Articuler des codes culturels, des objets et matériaux d’origines diverses pour mieux étoffer les références en est un autre. Chez l’une comme chez l’autre, on affirme que dans l’inventaire du monde, il n’y a pas d’impuretés, mais uniquement « des yeux qui voient et des yeux qui ne voient pas ».
Il s’agit de mettre en lumière ce qui est déjà là.